Faubourg Saint Martin, 9H00 du matin, 35 CEO's réunis autour d’une table ronde à l’initiative de Henri Prévost, CEO de BSPK consulting, pour débattre sur un thème souvent négligé et pourtant plus que fondamental au 21è siècle: la santé du CEO.
Comme beaucoup de chefs d’entreprises en quête de performance et de résultats, nous avons tendance à surtout nous focaliser sur 3 aspects de notre vie : la carrière, la croissance et les finances.
Quelle erreur et je vais vous expliquer pourquoi dans cet article.
Nous avons tous en réalité 8 domaines de vie : la famille, le temps, l’argent, les loisirs, la carrière, la contribution, l’amour et la santé.
Nous devons privilégier un équilibre entre ces 8 domaines et pourtant 90 % des CEO et entrepreneurs ne respectent pas cela. Ils s'installent dans un déséquilibre progressif et c’est pour cette raison qu’ils ne seront pas totalement épanouis comme nous l’explique William Piccione, auteur, conférencier, spécialiste du bonheur et invité d’honneur de l’événement.
Si cet équilibre est respecté, bravo ! Vous faites partie de ces entrepreneurs qui arrivent à prendre du temps pour la famille, qui savent se ressourcer, qui se sentent en permanence plein d’énergie, qui contribuent à impacter le monde tout en ayant une vie professionnelle épanouie pleine de sens et de résultats.
Si ce n’est pas le cas, alors ce qui suit est pour vous.
Parmi vos huit domaines de vie, votre pilier numéro 1 est la santé ! L’état de votre corps et de votre esprit est votre socle ! C’est ce qui va conditionner tout le reste, votre performance mais aussi celle de toutes vos équipes.
Si vous n’avez pas une santé physique et mentale optimales, c’est comme un effet domino. Tout ce que vous avez construit en plusieurs années pourrait s’effondrer du jour au lendemain en une fraction de secondes.
Et c’est là que la notion de long terme devient importante.
Olivier Torres, conférencier international, professeur à l’Université de Montpellier et chercheur-associé à l’EM Lyon, second invité prestigieux de l’événement nous l’explique:
Votre santé dépend de votre niveau de stress.
Et nous avons 2 types de stress:
1) Le stress subi
C’est le stress imposé par votre environnement.
Cela peut être un collègue qui vous met la pression, votre manager qui vous impose des échéances impossibles à respecter, une file d’embarquement d’un avion qui n’avance pas, le trafic sur les routes, une mauvaise nouvelle,...
En quelque sorte, un ensemble de facteurs externes que vous ne contrôlez pas.
2) Le stress choisi
C’est ce stress que vous créez vous-même pour vous faire avancer, tenir parfois jusqu’à des heures tardives afin d’atteindre des objectifs ou échéances.
Vous vous l’imposez vous-même car vous êtes passionné et ambitieux dans une quête d’évolution.
Et ce stress, vous pensez souvent qu’il est bon.
En réalité, c’est le contraire qui se produit comme Olivier Torrès nous l’a partagé:
« Il y a du bon et du mauvais cholesterol mais il n’y a jamais de bon stress et de mauvais stress »
Dans les 2 cas, sur le long terme, votre stress peut s’avérer pathogène.
- Lorsque votre stress est subi, à force de subir, vous allez entrer dans une spirale qui peut vous amener au Burn out
- Lorsque votre stress est choisi, à force de le choisir, vous allez entrer dans une dépendance au travail « le workaholism » jusqu’à entrer dans une spirale qui peut vous amener au Karoshi
Le phénomène du Karoshi
Le Karoshi, c’est le terme japonais qui désigne l’infarctus du dirigeant suite à une surcharge de travail, d’un surmenage ou d’un stress associé trop important de long terme.
Et ce phénomène est en pleine croissance. Nous voyons de plus en plus autour de nous des hauts responsables qui en sont victimes. Un simple changement de rythme, un passage à la retraite et tout peut basculer.
Les dirigeants veulent être tout le temps en énergie haute. Ils passent d’un projet à un autre, d’une propal à une autre sans jamais prendre de congés. Ils ne prennent plus le temps de recharger leurs batteries ou se reposer.
Et j’ai moi-même vécu cela. Au début de ma carrière, en tant que consultant dans un grand cabinet international de conseils, j’ai vu ça de me propres yeux, tous ces « executives » qui travaillaient toute la nuit pour avancer dans leurs carrières et qui ne prenaient jamais de jours « Off » pour ne pas que leur promotion leur échappe.
Le CEO veut aujourd’hui être comme la "rockstar" de son entreprise mais au contraire des rockstars qui prennent des vacances prolongées et ensoleillées entre 2 tournées, le CEO , lui ne le fait pas.
Et c'est Olivier Torrès nous le dit :
Le CEO ne prend que très peu ou pas de vacances
Lorsque le CEO prend des vacances, il tombe souvent malade
Alors le CEO décide de ne plus prendre de vacances pour ne plus tomber malade
Voilà tout le paroxysme du CEO
Ils pensent à l’évolution de leur carrière et ont ce sentiment que cela va les rendre plus heureux mais c’est le contraire qui va se produire. A force de travailler sans compter, ils n’auront plus de temps pour leurs proches, vont s’écarter petit à petit de l’essentiel pour connaître la solitude. Tout l’argent qu’il auront gagné tout au long de leur carrière et qu’ils n’auront jamais eu le temps d’utiliser pour profiter des meilleures années de leur vie, ils l’utiliseront pour « se reconstruire» une santé qu’ils auront négligée.
Une dernière réflexion
Si vous connaissez dans votre entourage proche des personnes, que ce soit votre mari, votre femme ou encore l’un de vos enfants, qui sont addicts au travail, qui ne comptent plus leurs heures et qui négligent l’essentiel, alors partagez leur cet article en cliquant sur les boutons ci-dessous, ça peut tout simplement leur faire revoir leurs perspectives de vie ainsi que leurs priorités et surtout comprendre la différence entre réussir dans la vie (sa carrière) et réussir sa vie (les 7 autres domaines de vie) afin de rééquilibrer tout cela.
Rédaction: Jérémie Vanopdenbosch
Photographies: Aurore Delsoir
Organisation: BSPK - Les Rencontres Stratégiques du Manager